Charente-Maritime : une formation pour ne plus banaliser les violences sexuelles – Sud Ouest

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Ne plus faire des violences sexuelles un tabou de société, voilà le défi que se sont lancé les membres de l’association Stop aux violences sexuelles (SVS). La plateforme départementale créée en Charente-Maritime en 2019 organise ce samedi 20 et dimanche 21 novembre une formation à destination de tous, des professionnels de la médecine, de la justice, des services sociaux mais aussi des victimes de violences sexuelles, des auteurs, des voisins, des témoins, des amis… Bref, tous ceux qui veulent aborder le sujet sans concession pour mieux en venir à bout.
En Charente-Maritime, Agnès Philippe, psychanalyste, est la présidente de SVS 17. Les violences sexuelles, elle en voit les ravages presque tous les jours dans son cabinet. « Je reçois beaucoup de personnes qui en ont été victimes dans leur enfance et qui présentent des pathologies, des symptômes psychiques », explique-t-elle, aux côtés de la trésorière de la branche locale, la psychologue Audrey Vizuète. « En Charente-Maritime, nous sommes 22 à être bénévoles, ajoute celle-ci. Il y a des avocates, des sages-femmes, des psys. Tout un panel de personnes impliquées de près ou de loin à la problématique. »
En 2013, lorsque SVS est fondé par des médecins au niveau national, la stratégie de développer des antennes locales a été immédiate. L’association qui ne bénéficie d’aucune subvention a pour but d’informer, de prévenir, de former pour guérir. Elle peut compter sur des partenaires comme l’Institut de formation en soins infirmiers et d’aides-soignants.
La proximité est fondamentale et le maillage local précieux. « Quand une personne appelle notre plateforme téléphonique (1), on l’oriente. Ce n’est pas un numéro d’urgence. On donne notre liste de psychologues par exemple. Une fois, une patiente m’a demandé si je pouvais lui fournir le nom d’une avocate. Ce n’est pas si simple quand on ne sait pas. »
« Notre force, c’est notre spécificité. Nous faisons de la prévention, on sensibilise aux violences sexuelles et à leurs conséquences. » Autre particularité, SVS 17 accompagne également les auteurs. « Nous voulons que les personnes puissent enfin en parler. La violence sexuelle est très banalisée, assure Audrey Vizuète. J’ai déjà entendu un médecin dire « oh, une main dans la culotte d’un enfant, ce n’est pas si grave ». On ne peut pas compter que sur l’examen physique médico-légal pour caractériser des violences sexuelles. Les symptômes psychiques comptent, on se bat pour ce soit entendu au niveau juridique. »
Ce week-end, plusieurs intervenants sont attendus. Gynécologues, policiers, avocats, sages-femmes… Une journée entière est notamment dédiée au repérage des symptômes, une mission de santé publique. En France, une femme sur quatre, un homme sur six et un enfant sur cinq sont touchés dans leur vie par des violences sexuelles.
(1) 07 87 31 29 06. Formation Stop aux violences sexuelles samedi 20 et dimanche 21 novembre, de 9 h à 18 h, à la Passerelle à Mireuil. Inscriptions par mail à pf.17@stopauxviolencessexuelles.com.

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