Mantes-la-Jolie : les décrocheurs pris par la main « au pied des tours » jusqu’au centre de formation – Le Parisien

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Le circuit court, ça marche aussi pour le travail. À Mantes-la-Jolie, un centre de formation inédit va ouvrir au cœur de la cité populaire du Val-Fourré. Avec ses quelque 20 000 habitants et un taux de chômage officiel de 25 %, le quartier pourrait aisément répondre à la forte demande de métiers en tension : hôtellerie, BTP, artisanat… Mais voilà, le taux d’emploi ne décolle pas et les formations n’attirent guère.
Le conseil départemental des Yvelines et la chambre des métiers de l’artisanat ont donc décidé de s’installer au plus près de ce public parfois difficile à convaincre. L’idée, ici, c’est de prendre les moins de 26 ans par la main. Au sens propre comme au figuré.
Des médiateurs de rue iront à leur rencontre, « au pied des tours » avec l’objectif de ramener dans leurs filets les décrocheurs scolaires et les bénéficiaires du RSA. Une gageure : l’Île-de-France compte 80 000 décrocheurs et le département, 26 000 bénéficiaires du RSA.
Une fois convaincus, ces jeunes seront guidés jusqu’au campus, construit dans l’ancien collège Paul-Cézanne. Ils y seront accueillis par des associations œuvrant dans différentes spécialités. Pour les convaincre, on les confrontera à l’expérience, au réel. « Je leur proposerai des sessions d’une semaine où, chaque jour, ils pourront toucher du doigt plusieurs métiers du BTP, témoigne Amadou Banor, président de l’association « Nouveau départ ». Ils seront là pour découvrir. Il n’y aura aucun engagement de leur part. Si quelque chose leur plaît, on les orientera vers la Mission locale. »
L’association « De l’avant » assurera, de son côté, des certifications en informatique, en bureautique ou dans la sécurité. On pourra également suivre, sur place, des formations dans la boulangerie, la cuisine, la boucherie ou la coiffure. Quelques jeunes ont d’ailleurs déjà commencé leur enseignement dans cette dernière spécialité, grosse pourvoyeuse d’emplois. Et là aussi, on a le droit de se tromper : des « découvertes » de plusieurs semaines sont possibles. Si le candidat n’est pas séduit, il pourra arrêter.
L’idée est de leur offrir encore et toujours du concret : « J’ai souvenir de salons de la formation ou de journées ouvertes où les jeunes de quartier ne venaient pas, analyse Sidi El Haimer, maire (DVD) par intérim de Mantes-la-Jolie. Ce qu’ils veulent, c’est du concret. Quand on leur parle d’armée, ils veulent voir des militaires. »
Ces étapes passées, les portes s’ouvriront sur des formations traditionnelles, avec un contrat d’apprentissage et un diplôme reconnu, « du CAP au BTS », insiste Ronan Keraudren, président de la chambre des métiers et de l’artisanat des Yvelines.
Ce campus devrait atteindre son rythme de croisière à la rentrée 2023 : entre « 300 et 400 personnes » pourront alors y être accueillies selon Pierre Bédier, le président (LR) du conseil départemental. L’assemblée a dépensé 1,8 millions d’euros pour permettre cette opération qui s’inscrit dans le concept de « la ville apprenante » où des opportunités et des « parachutes » sont proposés à chaque cycle scolaire, du collège aux études supérieures. Avec, cette fois, un renforcement de la proximité : « On veut être ouverts sur le quartier, loin des forteresses inaccessibles », répète l’élu.
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