"Avant, nous avions du personnel issu de notre culture agricole": une matinée de job dating au Luc pour toucher de nouveaux profils dans les vignobles – Var-matin

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Une matinée de job dating s’est déroulée mercredi matin au circuit du Var. Organisée par la Chambre d’agriculture, l’opération a mis en lumière les difficultés de recrutement de la filière.
Recrutement difficile. C’est souvent ce qui ressort des analyses de la filière agricole, pourtant riche en offres d’emploi, mais qui peine à séduire les candidats. La viticulture, dominante dans le Var, n’échappe pas à la règle. Partant de ce constat, la Chambre d’agriculture du département, avec la FDSEA (syndicat des exploitants agricoles), Pôle emploi ou encore la communauté de communes Cœur du Var, a mis en place une opération un peu particulière.
Trois étapes : sélection, formation, recrutement. Pour la deuxième année, des candidats triés sur le volet ont suivi une formation sur mesure de trois mois pour un métier spécifique avant d’être mis en relation avec les employeurs lors d’une opération de job dating. C’est justement cette dernière étape qui s’est déroulée hier matin, au circuit du Luc, pour les candidats ayant suivi la formation “ouvrier viticole polyvalent option tractoriste”. Un métier choisi car identifié comme en tension sur le marché de l’emploi.
L’opération, qui a l’air d’avoir séduit candidats comme recruteurs, sera suivie bientôt de deux nouvelles sessions consacrées aux métiers d’ouvrier en maraîchage et de secrétaire viti-vinicole. Ce fut surtout l’occasion de se pencher sur les difficultés que traverse le secteur : pourquoi est-ce si dur de recruter en filière agricole ? Début de réponses…
Avec son initiative qui permet aux candidats adultes en reconversion de se former de manière express, la Chambre d’agriculture répond-elle à un manque de formation disponible pour les jeunes intéressés par la filière? « Nous n’avons eu aucune difficulté à remplir nos ateliers de formation », affirme Cécile Lemoine, pour l’institution. Ce qui tend à prouver que les candidats sont avides de ce type d’opération. Sans pour autant, selon Isabelle Arnaud (FDSEA), que cela mette en lumière un manque dans l’offre classique de formation. « Lycées agricoles, Centre de formation professionnelle et de promotion agricole, Unité de formation par apprentissage, et même faculté pour l’œnotourisme proposent tous des formations adaptées. » Et rarement désertée par les jeunes ou moins jeunes.
Au niveau de la formation, l’offre ne semble pas souffrir d’un manque criant de pistes. Le problème vient-il à l’étape suivante: faire de ces diplômés des travailleurs en puissance? « Nous organisons plusieurs fois par an des opérations découverte métier, note-t-on du côté de Pôle emploi. Il s’agit de discuter avec les employeurs pour confronter les projets professionnels des candidats aux besoins réellement constatés sur le terrain. » Et oui, malgré ce genre d’événements, il y a des métiers en tensions.
Une autre piste est évoquée du côté des exploitants: « Nous sommes demandeurs d’une main-d’œuvre qualifiée et même surqualifiée, commence Guillaume de Chevron Villette, pour le domaine Reillane, au Cannet-des-Maures. Il faut dire que la pyramide des âges des ouvriers met en avant leur vieillissement. » Qui pour les remplacer? « Il n’y a pas de règle. Avant, nous avions du personnel issu de notre culture agricole. Aujourd’hui, les choses ont changé. Et il n’existe aucun critère de couleur, de sexe ou de profil social. »
Reste, pour l’exploitant, une donnée à prendre en compte: « Nous cherchons des candidats qui habitent près de leur travail. Quand on habite à plus de 30 kilomètres, avec les frais de déplacement notamment, on sait que ça ne va pas fonctionner. » Et de ce point de vue là, les choses ne vont pas en s’arrangeant.
Car c’est là une donnée qu’il faut prendre en compte: le coût de la vie est-il compensé par ce qu’offre la profession? Pour être encore plus clair: le niveau de rémunération est-il à la hauteur des espérances des candidats? « La plupart des métiers en tension sont valorisés. Par exemple, pour le métier de tractoriste, la compétence est recherchée », estime Isabelle Arnaud. Avec parfois un phénomène de débauchage. Bref, on est loin de l’image des métiers subis par les travailleurs.
Cécile Lemoine confirme: « Il y a une mauvaise image de l’agriculture chez les jeunes, mais, sur les douze stagiaires de l’année dernière, neuf sont restés dans la filière agricole. » Preuve selon la représentante de la Chambre d’agriculture que les métiers séduisent.
Côté candidat, d’ailleurs, on dit peu ou prou la même chose: « C’est un métier passion. » Idem pour Loana : « J’ai travaillé en exploitation laitière, et je n’ai jamais souffert d’être une femme par exemple. Et quand on fait l’affaire, on peut évoluer dans l’entreprise. »
Au final, difficile de dresser avec exactitude la liste exhaustive de ce qui empêche la filière de pourvoir toutes ses offres d’emploi. « C’est un peu le cas dans toutes les filières », précise Isabelle Arnaud. Le mal du siècle?
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