Joris Chougrani a le cœur "sang et or" – ladepeche.fr

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l’essentiel Joris Chougrani joue en équipe fanion de Rodez depuis onze saisons avec une régularité et une fidélité au club rare dans le monde professionnel
Au moment de rencontrer Joris Chougrani et de l’interviewer, il a fallu plonger dans les archives pour se rappeler de la date de ses débuts en équipe fanion du RAF. Pourquoi ? Car Joris est là depuis si longtemps qu’on a le sentiment qu’il a toujours porté le maillot "sang et or". On va encore plus loin dans cette idée de continuité au point qu’on l’imagine en une belle ligne droite sans faille.
Une erreur ! "J’ai débuté en championnat National par un match à Niort, le 6 août 2010.
Ce fut une saison difficile, j’étais jeune, je descendais souvent en réserve où je n’occupais pas le même poste qu’en première.
Ensuite, la saison suivante, on a changé d’entraîneur avec la venue de Rui Pataca. Au début, ce ne fut pas facile avec lui car on ne s’était pas compris lors d’un match amical à Vichy contre l’UNFP. J’ai alors fait le choix de terminer une formation professionnelle (BPJEPS), de donner moins de place au football dans ma vie et de travailler.
J’étais employé au centre aéré de Bozouls. J’étais épanoui de pouvoir découvrir une vie différente et de jouer au football pour le plaisir. Ma saison s’est achevée de la meilleure des façons. Quand on est un joueur professionnel, on vit dans une bulle, c’est évident. Nous sommes des privilégiés. Nous jouons sur des belles pelouses, dans de beaux stades. Nous nous déplaçons en avion. Quand nous étions en National, nous prenions le bus pour aller à Concarneau ou à Avranches et on partait le jeudi. Là, en avion, on décolle le matin pour rentrer chez soi le soir sans subir la fatigue d’un long voyage".
Des blessures
"Plus tard, je me suis blessé à un cartilage de la hanche et suis resté 2 mois sans marcher et ensuite 2 mois sans courir. D’ennui, d’être inactif alors que je suis toujours en mouvement, je me suis mis à manger et il a fallu perdre beaucoup de kilos superflus".
Joris en sourit aujourd’hui. Les blessures l’ont aussi aidé à relativiser. "J’ai aussi été blessé à une jambe et je suis allé en rééducation à Capbtreton où j’ai rencontré des gens beaucoup plus amoindris que moi…"
Le joueur en tire une force mentale qu’il développe sur le terrain. "On est passé du CFA au National puis à la L2". Joris a été élu dans l’équipe type du National à son poste de latéral.
Bien installé dans le schéma en 3-5-2 de l’entraîneur Laurent Peyrelade, il s’est de nouveau en faveur du RAF, il y a quelques mois. "Cela s’est fait naturellement. Je me sens bien cette saison. C’est plus simple. L’an dernier, l’arrivée d’un second enfant dans notre foyer a provoqué quelques nuits au sommeil difficile. Maintenant, cette époque est franchie, tout va bien. Je me sens épanoui".
"Il y a eu beaucoup de travail de réalisé afin d’être là où l’on est en L2", expertise Joris Chougrani fort de ses 11 saisons de joueur en équipe fanion. "On a failli descendre en CFA2 et nous sommes en Ligue 2 avec le plus petit budget. Pourtant, cela fait trois années que nous y sommes. Combien de fois j’ai entendu des gens qui nous enterraient, je ne le sais plus ? L’an dernier, on nous voyait descendre quand nous étions derniers au classement. Mais, nous en interne, nous avons toujours cru en notre maintien. On est resté solidaire dans le groupe. Nous avons travaillé avec un psychologue du sport qui nous a aidés à parler de ce qui n’allait pas, à mettre des mots, des sensations sur nos questions personnelles. Cela a été bénéfique pour avancer, réagir sur le terrain, nous maintenir. C’est d’ailleurs une fierté que ce maintien l’an dernier. Il n’était vraiment pas évident à obtenir notamment quand on me rapportait toutes les critiques lues sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas branché réseaux sociaux. Un jour, c’est noir ; le lendemain, c’est blanc. Le sport ne fonctionne pas de cette façon. On s’attache à être exigeant à l’entraînement, à respecter un plan, une méthode de travail que l’on ne peut pas remettre en cause suivant chaque résultat de match. D’ailleurs, j’aime sortir du monde du football avec mes proches, ma famille. Je ne vais pas leur faire la gueule parce qu’on a perdu un match. Ils n’y sont pour rien et n’ont pas à subir cette déception momentanée. D’ailleurs, quand je reviens au football, cette coupure m’a fait du bien".
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