Publié le 22/11/2021 à 17h03
Olivier Chapperon
En venant rencontrer les apprenants de l’Afpi (Association de formation professionnelle de l’industrie) à Limoges et de l’AFTRAL (Apprendre et se former en transport et logistique) au Palais-sur-Vienne, mardi 16 novembre, Karine Desroses, la vice-présidente du Conseil régional en charge de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’emploi, n’a malheureusement pas eu de surprise : les candidats manquent face aux besoins de recrutement et les formations ne font pas le plein.
L’AFPI, un centre de formation rattaché à l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), ne déroge pas à cette règle malgré sa diversification avec la formation autour des métiers du cuir industriel, désormais dispensée dans son site de Limoges nord où étaient déjà proposées les formations aux métiers de la céramique et de l’émail.
En reconversion professionnelle, jeunes diplômés en quête de compétences complémentaires, tous sont là par passion d’un métier manuel qui n’attire plus suffisamment pour répondre à la demande des entreprises.
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Aussi Pierre Jardin, le directeur général de la formation à l’UIMM, a tenu à présenter à Karine Desroses et Thibault Bergeron, conseiller régional en charge de l’accès à la formation, le projet Agil 2023, un plan d’action que la structure met en place afin de faire venir à l’industrie tous ceux qui ignorent encore la diversité de ses métiers. Ce plan passera par la création de maisons de l’industrie à Brive et Limoges, la création d’une offre de formation mobile (grâce à un car aménagé) en Creuse et dans les territoires de haute Corrèze et du nord de la Haute-Vienne, ou encore la création d’une offre d’hébergement pour les apprenants, etc.
La réponse proposée se veut être à la hauteur des enjeux. « Nous accueillons 2.500 stagiaires, 250 apprentis et 150 contrats pros chaque année et nous affichons un taux de placement de 85 %. Mais nous avons encore des problèmes de recrutement. »
L’AFTRAL, organisme de formation aux métiers du transport et de la logistique propose des formations qui présente un taux d’employabilité de 100 %.
À l’Aftral, Yoann Sarrazy, le directeur, tire la même sonnette d’alarme. « Il manque 40.000 chauffeurs en France. En Limousin des camions sont à l’arrêt faute de bras. Le taux d’employabilité est de 100 % et malgré tout, il n’y a pas assez de candidats à former même si l’image de ces métiers s’améliore. En tout cas nous pourrions accueillir plus d’apprenants. »
À bon entendeur.
Une action financière forte de la Région
La formation professionnelle figure parmi les compétences de la région. À ce titre, elle finance pour les demandeurs d’emploi des parcours qualifiants adaptés à la réalité des besoins des entreprises.
« En France, il y a du travail et de l’autre côté six millions de demandeurs d’emploi. Il faut parvenir à faire matcher les deux problématiques, assure Karine Desroses, la vice-présidente de la Région en charge de la formation professionnelle. Il faut créer des formations au plus près des entreprises afin qu’elles puissent recruter rapidement du personnel. »
La Région Nouvelle-Aquitaine veut accroître son aide
Selon l’élue, le problème vient de la « visibilité des formations. Il existe une multitude d’offres. Il faudrait peut-être recentrer celles-ci pour plus de lisibilité et peut-être même revoir la carte de ce qui est proposé. Il y a une richesse tellement large que les gens sont parfois perdus ».
« Communiquer plus sur les offres »
Karine Desroses estime que la Région doit « communiquer plus sur ce qui peut être proposé aux demandeurs d’emploi. C’est aussi le but de ces visites. Je discute également avec les organisations professionnelles afin de voir ce qui peut être amélioré, adapté pour que nos formations pour les entreprises trouvent rapidement des employés. On peut, par exemple, proposer des formations sur les sites même des entreprises. Il y a des choses à inventer ».
Parmi les idées remarquées lors de la visite de l’Afpi, celle de l’hébergement qui va être proposé aux apprenants a interpellé Thibault Bergeron, conseiller régional délégué de l’accès à la formation. « Cette problématique est importante car elle est un vrai frein à la formation. Il en va de même pour les transports. »
La Région finance par exemple cinq cycles de formation pour l’Afpi : les métiers de l’industrie en Corrèze, la démarche « Lean » en Haute-Vienne, une formation sur la conception des systèmes mécaniques (Limousin), soit seize stagiaires, une formation aux métiers des arts de la céramique et de la tapisserie, une formation aux métiers de la maroquinerie et des formations de premier niveau de qualification soit 528 stagiaires et un budget total de 3,5 M€.
Olivier Chapperon
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