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C’est sans aucun doute le fruit de son parcours. Yannick Mazette le rappelle spontanément : « J’ai présidé pendant dix ans la commission sur la formation de la chambre« . Tout juste élu président de la chambre de métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur pour cinq ans, ce boulanger du Vaucluse voit en toute logique la formation comme un élément clef du développement de l’artisanat sur le territoire régional. « Je veux que nous devenions la CCMAR de référence au niveau national« . Une ambition posée.
Provence Alpes Côte d’Azur est depuis longtemps une terre propice à l’artisanat, mais malgré cet attrait pour le travail indépendant il n’est pas forcément suivi d’un développement économique de l’entreprise. Les sociétés comptent en effet en moyenne 2,7 actifs. « Pour grandir, ces structures ont besoin d’être accompagnées car elles n’ont pas de services RH ou financer, mais le développement peut aussi se faire par la formation tout au long de sa vie professionnelle« , avance Yannick Mazette.
Une vision qui n’est pas si simple à mettre en place pour deux raisons. Du côté des entreprises régionales, la culture de la formation n’est pas très développée. « Nous devons nous rapprocher des chefs d’entreprises qui ne forment pas, pour discuter avec eux de ce point« , plaide le nouveau président de la CMAR. La principale difficulté est notamment de convaincre certaines sociétés qui ne sont pas volontaires sur la formation mais recrutent les apprentis formés par d’autres entreprises, une fois leur parcours terminé.
Développer cette formation en interne est également un des leviers face à aux difficultés de la transmission des entreprises. Un sujet d’autant plus prégnant que la moyenne d’âge des dirigeants dans le Sud s’élève à 47 ans. Une stratégie qui vient en appui des annonces d’Emmanuel Macron sur le plan indépendant. « Il s’agit d’une défiscalisation lorsque l’entreprise à un prix d’achat estimé à maximum 500.000 euros et un crédit d’impôt à l’achat« , rappelle Yannick Mazette qui dit attendre désormais que cela se concrétise dans la loi.
Pour arriver à ce résultat encore faut il convaincre les potentiels apprentis, car l’attractivité des métiers n’est pas toujours au rendez-vous. Si les effectifs de la rentrée 2021 sont en hausse de 700 élèves, certaines professions sont plus plébiscitées que d’autres. « Nous devons travailler sur l’attractivité du métier, dans la boulangerie par exemple cela a été très compliqué à un moment. Mais nous avons fait évoluer notre offre de formation, mais qu’elle monte en compétences« , assure Yannick Mazette. Un moyen aussi de rassurer les familles lorsqu’au collège, le choix de se tourner vers un cursus scolaire lié aux métiers de l’artisanat est souvent vue comme une voie de garage.
L’évolution de la formation doit également permettre d’adapter les besoins métiers aux enjeux économiques à commencer par le numérique. Un sujet sur lequel Yannick Mazette veut faire de la CMAR un prescripteur. « La Région aide beaucoup sur ces questions-là, pour certaines entreprises c’est très compliqué de se lancer« , explique-t-il. Un travail qui passera par un maillage au plus proche des territoires via les 21 commissions territoriales qui vont être organisées.
Car si la formation est la pierre angulaire de la stratégie du nouveau président de la CMAR, ce dernier souhaite également faire évoluer l’institution. Cela passe par un meilleur travail avec les différentes collectivités territoriales mais aussi l’Europe. Yannick Mazette espère notamment obtenir des financements supplémentaires. « Sur le fonds d’investissement pour les entreprises de la Région (Fier) nous ne touchons que 5 millions d’euros, nous méritons mieux par rapport à notre poids économique« , défend-il chiffres à l’appui : l’artisanat représente 33% du tissu économique régional et 15 millions d’euros du PIB (sur 150 milliards d’euros soit 1%) selon les données de la CMAR. Pour être mieux identifieé le président envisage le lancement d’une marque unique plutôt que de s’appuyer sur les différents labels.
Pour la CMAR il faudra notamment trouver sa place vis-à-vis des chambres de commerces. « Nous avons intérêt à travailler ensemble, mais nous devons garder certains champs d’action« , prévient Yannick Mazette. Un chantier institutionnel tout aussi important que celui propre aux métiers de l’artisanat.
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