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Analyse
La ministre du travail Élisabeth Borne doit prochainement détailler « un plan inédit sur les chômeurs de longue durée ». Ces derniers n’ont encore qu’un accès très limité à la formation, selon une étude de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC).
Lecture en 3 min.
Pour les chômeurs, un accès toujours trop difficile à la formation professionnelle
Élisabeth Borne a annoncé la parution prochaine d’un décret fixant les nouvelles règles de calcul de l’assurance-chômage à partir du 1er octobre.
Baziz Chibane/VOIX DU NORD/MAXPPP
France, Perpignan, 2021-09-02. Illustration, created by the Occitanie Region and organised with Pole Emploi and the local Missions, the TAF (Travail Avenir Formation) fairs allow people to find precise information on training courses and their outlets, to try out jobs, but also to meet directly with companies that are recruiting near their home. After several postponements due to national measures to combat the Covid-19 epidemic, the TAF fair in Perpignan took place on 2 September. 190 stands, more than sixty training and guidance organisations, and 76 companies offered more than 4,100 jobs, including 900 work-linked jobs, in all sectors. Photograph by Arnaud Le Vu / Hans Lucas.?France, Perpignan, 2021-09-02. Illustration, crees par la Region Occitanie, organises avec Pole Emploi et les Missions locales, les salons TAF (Travail Avenir Formation) permettent de trouver des informations precises sur les formations et leurs debouches, de tester des metiers, mais aussi de rencontrer directement les entreprises qui recrutent pres de chez soi. Apres plusieurs reports lies aux mesures nationales de lutte contre l epidemie de Covid-19, le salon TAF de Perpignan a bien eu lieu ce 2 septembre. 190 stands, plus d une soixantaine d organismes de formation et d orientation, et 76 entreprises proposaient plus de 4100 offres, et 900 en alternance, dans tous les secteurs. Photographie de Arnaud Le Vu / Hans Lucas. (Photo by Arnaud Le Vu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)
ARNAUD LE VU/Hans Lucas via AFP
Alors que 48 % des chômeurs souhaiteraient bénéficier d’une formation (contre 27 % des actifs occupés), seuls 13 % voient ce projet aboutir (contre 29 % des personnes en emploi). C’est à cet écart que souhaite s’attaquer la ministre du travail Élisabeth Borne, qui doit présenter prochainement un plan de formation pour les chômeurs de longue durée, visant à la fois à faciliter leur retour à l’emploi et à améliorer le fonctionnement du marché du travail.
« Les chefs d’entreprise nous disent qu’ils ont des postes pour lesquels ils ne trouvent pas de salariés. C’est aussi frustrant pour un demandeur d’emploi de longue durée d’avoir le sentiment de rester sur le bord du chemin pendant que l’économie repart », a-t-elle expliqué vendredi 17 septembre dans un entretien au Parisien.
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Tout en soulignant que l’action du gouvernement a permis de passer « d’un chômeur sur dix formé au début du quinquennat à un sur six », elle assure vouloir « aller plus loin ». L’une des principales mesures envisagées est de « financer les entreprises qui formeront pendant plusieurs mois les demandeurs d’emploi de longue durée ».
Par ailleurs, Pôle emploi est chargé de « sélectionner d’ici à la fin du mois d’octobre toutes les bonnes pratiques locales qui pourraient être dupliquées » et qui seront financées, ajoute Élisabeth Borne, précisant que les moyens de l’opérateur public, « qui avait eu des renforts pendant la crise, seront maintenus pour mettre en œuvre ce plan ».
Les raisons qui expliquent l’insuffisance de formation des demandeurs d’emploi sont bien connues de l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), qui accompagne chaque année 3 500 chômeurs dans leurs démarches. Dans un rapport publié le 16 septembre dernier, elle souligne justement combien « l’accès à la formation reste difficile pour les chercheurs d’emploi », n’hésitant pas à parler d’« un parcours du combattant », « tant l’information, l’accompagnement et le financement sont trop souvent lacunaires et peu lisibles ».
L’étude très complète de SNC décrit notamment un « paysage complexe » de formations présentant « une grande variété de natures, d’objectifs, de durées » et « financées par une pluralité de structures – conseils régionaux, Pôle emploi, opérateurs de compétences, Agefiph – avec des conditions de mobilisation très diverses ».
Le nouveau compte personnel de formation (CPF), notamment, se révèle un dispositif mal adapté aux chômeurs, qui se retrouvent « seuls face à une offre constituée de dizaines de milliers de propositions, vantées par des organismes de formation en situation de concurrence », ce qui « accroît les risques de choix non pertinents ».
En outre, l’accès direct au CPF par Internet ou une application mobile tend à marginaliser ceux qui sont « les plus éloignés de l’emploi, en décrochage numérique, peu formés, et pour qui la formation serait sans doute la plus utile ».
La solution du conseil en évolution professionnelle (CEP), créé en 2014 pour tous les actifs se révèle quant à elle peu adaptée aux chômeurs. « Son déploiement se confond, bien souvent, avec l’accompagnement classique ou se réduit à un atelier dédié au projet professionnel, sans donner lieu à une prestation spécifique ou identifiée », regrette SNC, qui pointe aussi les difficultés de financement des formations.
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Le CPF étant souvent insuffisant pour financer l’ensemble d’une formation, il doit faire l’objet d’un complément par Pôle emploi ou la Région, le chômeur se retrouvant « renvoyé de l’un à l’autre sans en comprendre les raisons et sans toujours réussir à faire aboutir sa demande ». Bien souvent, constate SNC, « seuls les chercheurs d’emploi pouvant supporter le poids financier des frais de formation peuvent y accéder ».
SNC propose donc de simplifier les démarches d’accès à la formation en recentrant le rôle de Pôle emploi comme « interlocuteur clé », mais aussi de garantir la rémunération de la prise en charge des coûts de formation.
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« Il conviendrait que toute action de formation issue d’un conseil en évolution professionnelle (CEP) et logiquement inscrite dans le projet personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) soit automatiquement rémunérée et entièrement financée, frais annexes compris », insiste l’association, qui semble avoir été entendue par le gouvernement.
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Dans son entretien au Parisien, Élisabeth Borne annonce la parution prochaine d’un décret fixant les nouvelles règles de calcul de l’assurance-chômage à partir du 1er octobre.
Il ne devrait pas différer de celui suspendu en juin par le Conseil d’État qui, selon la ministre, n’a pas « retoqué la mesure sur le fond » mais « émis des doutes sur la solidité de la conjoncture économique et la situation du marché du travail », qui se sont depuis améliorées.
Les autres mesures de la réforme (éligibilité au chômage après six mois de travail sur vingt-quatre mois ; dégressivité des allocations pour les hauts salaires) pourraient entrer en vigueur le 1er décembre.
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17 novembre, 2021 0 Comments 1 category
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