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17 novembre 2021
Lucie Charest – lcharest@lexismedia.ca
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©Lucie Charest
Émilise Lessard-Therrien et Yann Bellehumeur ont illustré concrètement les impacts de la pénurie de main-d’œuvre.
La députée Émilise Lessard-Therrien s’est rendue chez Bellehumeur électrique à Lorrainville le 17 novembre pour illustrer de façon concrète les impacts du manque de formation professionnelle au Témiscamingue. Cette entreprise voit son développement freiné de 20 % chaque année.
«Quand des employeurs me contactent pour obtenir de l’aide et trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre qui affecte leur entreprise, c’est que le problème est bien réel», a fait observer la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Par contre, pour elle, la formation professionnelle serait une solution à la pénurie de main-d’œuvre qui n’est pas évaluée de la bonne façon. À titre d’exemple, chez Bellehumeur électrique il manque un électricien et un frigoriste.
Demande depuis 2015
Selon la députée Lessard-Therrien, des demandes pour ajouter ces formations au Centre de formation professionnel Frère-Moffet, situé à Ville-Marie, auraient été acheminées au ministère de l’Éducation depuis 2015.
«J’en parle au ministre Roberge depuis 2018, a déploré la députée de Québec solidaire. C’est toujours une fin de non-recevoir. Le Centre Frère-Moffet a fait ses devoirs, ils ont démontré le besoin, ils ont été chercher les appuis. Ils ont même présenté un projet pilote avec des cartes professionnelles vraiment structurantes pour notre milieu, mais la réponse du ministère, c’est non.»
«Ce sont des formations relativement courtes qui favoriseraient la rétention des jeunes dans notre région, en plus de répondre à un besoin de main-d’œuvre» – Émilise Lessard-Therrien
Pas de besoin selon la CCQ
La Commission de la construction du Québec (CCQ) aurait recommandé la formation de 350 nouveaux frigoristes par année selon Yann Bellehumeur, propriétaire de Bellehumeur électrique.
«Le gouvernement ne semble pas être du même avis, a-t-il indiqué. La CCQ et le gouvernement se relancent la balle sans agir. Ici, il n’y a pas que la construction, il y a l’entretien, les demandes précises.»
Formation à l’extérieur
Ce qui irrite particulièrement la députée et l’homme d’affaires, c’est que les formations sont principalement dispensées dans les endroits où il y a de très grands besoins, comme en Abitibi où il y a des mines. «On n’a pas de mines à proximité, mais nous avons quand même des besoins réels, a poursuivi M. Bellehumeur. À titre d’exemple, j’ai une jeune famille ici dont l’homme voudrait devenir frigoriste, mais comme cette formation ne se donne qu’à Québec, il a préféré se tourner vers un autre type d’emploi.»
Pour Émilise Lessard-Therrien, l’évaluation faite des besoins ne concorde pas avec la réalité terrain. «Nos entreprises refusent des contrats par manque de main-d’œuvre qualifiée, a-t-elle rappelé. Les étudiants de la cohorte qu’a formée le Centre Frère-Moffet en plomberie-chauffage l’an dernier étaient employés avant même de terminer leur formation. On se les arrache. Pendant ce temps, le ministère nous dit qu’il n’y a pas de besoin actuellement pour former des professionnels en bâtiment et travaux publics dans notre région.»
Croissance des délais
Uniquement chez Bellehumeur électrique, les répercussions du manque de main-d’œuvre se calculent en semaines de délai. «Avec seulement un électricien et un frigoriste de plus, mon entreprise pourrait croître de 20 % par année, a-t-il fait valoir. Mais ce n’est pas ça qui se passe, au contraire. Ce sont les délais d’attente pour nos clients qui augmentent. Maintenant, ces délais peuvent augmenter de 2, 3, à quatre semaines.»
Pour Émilise Lessard-Therrien, il n’y a pas cinquante-six mille solutions. Il suffirait au gouvernement d’être un peu plus à l’écoute. «Il faut former des gens d’Abitibi-Témiscamingue pour qu’ils travaillent par la suite dans leur communauté, a-t-elle martelé. Ce sont des formations relativement courtes qui favoriseraient la rétention des jeunes dans notre région, en plus de répondre à un besoin de main-d’œuvre qui est exprimé aujourd’hui par les entrepreneurs.»
©Lucie Charest
Yann Bellehumeur voit la développement de son entreprise freiné par le manque de main-d’œuvre.
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