Attention, décrochage à l'horizon | La Presse – La Presse

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
« C’est connu, plus une personne est diplômée, plus son revenu tend à être élevé. Mais ce qu’on dit moins, c’est que cet écart se creuse à cause du marché du travail qui repose de plus en plus sur les nouvelles technologies », écrit notre chroniqueur.
La pénurie de main-d’œuvre n’est pas qu’une menace pour les employeurs. Elle pourrait aussi faire mal aux jeunes.
D’habitude, on y voit un avantage pour eux. Ils peuvent magasiner leur boulot et négocier leur salaire et leurs conditions. Tout cela est vrai. Mais il y a un éléphant dans la pièce : le risque de décrochage scolaire.
Selon les spécialistes, cela n’a rien de surprenant. La relation est connue : plus le chômage baisse, plus le décrochage tend à augmenter. Un jeune qui en arrache à l’école aura moins envie de persévérer s’il croise une pancarte « Talents recherchés – salaires compétitifs ! » chaque matin en descendant de l’autobus…
Est-ce cela qui se passe ?
Difficile à dire. Il manque de données récentes pour tirer des conclusions claires. Mais un début de tendance s’observe, et il n’est pas encourageant.
Le Québec revient de loin. Depuis les années 2000, le taux de diplomation augmente, et celui des jeunes qui quittent le secondaire diminue. Autre bonne nouvelle : le progrès est encore plus grand chez les élèves en difficulté d’adaptation et d’apprentissage.
Or, quelque chose s’est passé entre 2015-2016 et 2018-2019. Le pourcentage de jeunes qui sortent du réseau scolaire s’est remis à augmenter.
Certes, la hausse est très légère. À peine 1,2 point de pourcentage en moyenne, et 1,8 point de pourcentage chez les garçons. Rien de catastrophique.
N’empêche qu’il faut être vigilant. Il ne serait pas étonnant que cette hausse se soit poursuivie, pour deux raisons. D’abord, à cause de la pandémie, qui a particulièrement nui aux élèves en difficulté. Ensuite, à cause de la pénurie de main-d’œuvre, qui s’est intensifiée. Étudier était plus difficile alors que travailler devenait plus attrayant. Cela n’a pas pu aider.

C’est connu, plus une personne est diplômée, plus son revenu tend à être élevé. Mais ce qu’on dit moins, c’est que cet écart se creuse à cause du marché du travail qui repose de plus en plus sur les nouvelles technologies.
Pour un jeune de 17 ans, il est tentant de sauter sur un emploi bien payé. En ce moment, il peut même magasiner son boulot. Mais le contexte ne lui sera pas toujours favorable. S’il doit chercher un emploi dans 15 ans, sa formation limitée réduira ses choix.
La pénurie de main-d’œuvre et la faible productivité sont les grands défis économiques du Québec. Or, la solution au premier problème ne doit pas aggraver l’autre.
Comme je l’ai constaté en parlant à divers spécialistes, le sujet est délicat…
Pour hausser la productivité, la technologie n’est pas le seul moyen. La compétence des employés est également importante. L’Institut du Québec (IDQ) le soulignait d’ailleurs il y a quelques jours dans un excellent rapport.
Le risque est que la formation se fasse surtout à l’embauche et qu’elle soit courte et limitée aux besoins immédiats des employeurs. Mia Homsy, PDG de l’IDQ, propose d’intensifier la formation des travailleurs en continu, de préférence en partenariat avec les établissements d’enseignement. L’État devrait même imposer cette condition avant de soutenir une entreprise, propose l’Institut.
Québec dévoilera sa mise à jour économique le 25 novembre. Je ne serais pas étonné que de l’aide soit annoncée pour que les entreprises forment leur personnel. Mais il faudra en surveiller les conditions. Car même si ces programmes sont essentiels, ils doivent s’adapter d’abord aux intérêts à long terme des employés et des jeunes.
L’université n’est pas pour tout le monde. Les diplômes professionnels et les attestations sont fort utiles. Si un jeune de 15 ans éprouve de vives difficultés à l’école, s’il rêve de travailler sur un chantier, alors on a tout à gagner à le diriger vers une formation professionnelle pour prolonger son lien avec l’école. Il est aussi normal d’adapter ces programmes aux particularités du marché du travail des régions.
Mais dans les coulisses, on craint que la pression du marché du travail incite à orienter vers cette voie des jeunes qui auraient autrement poursuivi un peu plus longtemps leur parcours scolaire.

Cette année, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a doublé les fonds pour le tutorat. Et il a annoncé un plan de « raccrochage scolaire ». Il injecte 13 millions de dollars pour que les centres de services scolaires embauchent un agent de liaison qui contactera les jeunes qui ont quitté l’école et qui pourra leur suggérer des cheminements spécialisés.
Les solutions doivent aussi venir de la base. Des centres de services scolaires (CSC) se démarquent avec un taux de diplomation nettement supérieur à la moyenne. Par exemple, au CSC des Découvreurs, à Québec, le taux de jeunes sans diplôme est trois fois plus faible que la moyenne provinciale.
Pourquoi une telle disparité ? Et pourquoi le réseau anglophone semble-t-il mieux faire ? Dans le contexte économique actuel, il y a urgence de reproduire les succès des meilleures écoles. Surtout pour les garçons.
On insiste avec raison pour défaire les préjugés et attirer plus de femmes à l’université en science, génie, technologie et mathématique. Mais il ne faudrait pas oublier qu’au primaire et au secondaire, ce sont les garçons qui doivent être aidés.
Et avec le risque de les voir partir trop tôt pour le marché du travail, c’est plus nécessaire que jamais.
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Ceci est une chronique sur l’environnement. Je sais, je suis en retard. Les chroniques sur l’environnement, c’était la semaine dernière, durant la COP26. Aujourd’hui, on est rendu ailleurs. Les sujets de préoccupations, c’est la renaissance du hockey québécois, l’agonie du Canadien, la pénurie de sapins de Noël et vaguement la COVID-19.
Ils savaient. La ministre, le sous-ministre, le directeur national de santé publique. Dès la fin de janvier 2020, ils savaient que les CHSLD étaient vulnérables. Ils savaient qu’un nouveau virus, apparu en Chine, risquait d’y faire des ravages.
Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on entende parler de pénurie ou de rupture de stock.
Où est passée Peng Shuai ? A-t-elle été enlevée par le gouvernement chinois ?
« Une des relations les plus faciles qu’on puisse avoir comme président américain ».
On l’avait rebaptisée la « Forêt des mal-aimés ».
Depuis dimanche, depuis que Thomas Trudel, 16 ans, s’est effondré sur un trottoir du quartier Saint-Michel, tout le monde répète que nous avons affaire à un geste de violence complètement gratuit.
C’était une promesse caquiste : la construction d’un 3lien entre Québec et Lévis, une demande qui germe depuis longtemps dans la région. Élu, le gouvernement de François Legault va de l’avant. Il construira ce tunnel.
L’industrie pétrolière et gazière joue l’horloge. Pendant que les climatologues crient à l’urgence, elle essaie de gagner du temps.
Il s’appelait Thomas, Thomas Trudel. Il avait 16 ans. Un ado comme mille autres. Pas d’historique de mauvaises fréquentations.
En Europe, c’est reparti pour un tour. Au moment où le Québec assouplit ses règles, les vieux pays se reconfinent. Lundi, le jour même où on a pu recommencer à pousser la chansonnette au karaoké, la police autrichienne commençait, elle, à contrôler les passants. Et à mettre à l’amende les non-vaccinés qui s’aventuraient dans les rues.
Même le Canadien, que dis-je : même les Coyotes de l’Arizona perdent moins souvent que les opposants aux mesures sanitaires devant les tribunaux.
Quand la pandémie a frappé, les gouvernements de la planète se sont lancés dans une course effrénée aux équipements de protection individuelle. Tout le monde avait besoin de masques. Il en fallait des milliards. Il fallait des milliards de blouses et de gants jetables. Et en quatrième vitesse.
Dimanche, 20 h. Les bureaux de vote pour les élections municipales viennent de fermer. Les analystes de RDI commentent les premiers résultats. Une boîte de scrutin sur des milliers, ça ne veut pas dire grand-chose, mais on le dit quand même. 
Alerte pour Paul St-Pierre Plamondon : la campagne à venir dans Marie-Victorin n’est pas qu’une belle occasion de se faire élire à l’Assemblée.
OK, c’est un sujet pas sexy du tout dont je vais vous parler aujourd’hui. Deux mots, pour décrire ce qui suit.
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