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Guillaume Simeon, directeur de la Mission locale de Vannes et Corinne Combaud directrice du centre d’information et d’orientation de Vannes et de Ploërmel. © Ouest-France
Comment remédier au décrochage scolaire ? Entretien avec Corinne Combaud, directrice du centre d’information et d’orientation (CIO) de Vannes et Guillaume Simeon, directeur de la Mission locale. Tous deux participaient à la journée débat organisée par le conseil départemental de l’accès au droit du Morbihan, ce mercredi 17 novembre 2021, à Vannes (Morbihan).
Qui sont ces jeunes en rupture scolaire ?
Guillaume Simeon : La Mission locale de Vannes compte 218 jeunes en demande d’accompagnement après un décrochage scolaire. Ils ont entre 16 et 18 ans. Parmi eux, 89 % n’ont aucune qualification. Ce qui est énorme. Or, nous savons qu’un jeune sans diplôme a une chance très minime de trouver un emploi. C’est notre rôle de les aider.
Corinne Combaud : Un jeune peut rapidement arriver au décrochage, les profils sont variés et les raisons multifactorielles. Cela peut être dû à des problèmes familiaux, du harcèlement ou une orientation mal choisie. Mais ce n’est pas définitif !
Quelles sont les solutions proposées ?
C.C : À notre échelle, nous recontacterons ces jeunes qui décrochent. On les rassure, leur explique. On n’impose jamais, on propose. Souvent, on les dirige vers la Mission locale. L’Éducation nationale met en place différents agencements dans les établissements scolaires. Par exemple, le dispositif relais où l’élève peut s’extraire de son école pour souffler, chercher les raisons de son décrochage. Parfois, ces jeunes ont juste besoin d’une rupture pour nourrir leur projet.
G.S : Du côté de la Mission locale, les jeunes peuvent avoir accès à des stages. Cela leur offre une véritable mise en situation professionnelle. Dans la majorité des cas, ces mineurs ne veulent plus se retrouver à l’école. Ils n’en ont pas une image positive. Même une formation professionnelle qui ressemble à une initiale ne leur convient pas. Ils ont besoin d’une formation plus concrète, de terrain, en adéquation avec leurs envies. À la Mission locale, 37 % des jeunes en décrochage scolaire se dirigent vers le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie. 30 % choisissent la voie de l’apprentissage, 14 % retrouvent une scolarité, 11 % entrent en formation professionnelle et 5 % trouvent un emploi. Ce cas de figure est plus rare puisqu’ils sont encore mineurs.
Comment lutter contre le décrochage scolaire ?
C.C : L’Académie met l’accent sur la prévention, notamment au sein des établissements scolaires. Il existe un dispositif permanent qui lutte contre les sorties précoces du système scolaire, un groupe de prévention avec les partenaires internes, comme le psychologue ou l’infirmier scolaire. Ils échangent à propos de l’élève qui montre des signes de décrochage. Tout cela avec les familles. Leur présence est parfois la clef.
G.S : Depuis octobre 2020, l’obligation de formation a été étendue jusqu’à l’âge de 18 ans. Nous sommes garants de ces jeunes. Nous essayons de repêcher ceux qui disparaissent après le collège. L’obligation de scolarité est entendue au sens large. Tous les dispositifs sont acceptés, que ce soit de l’apprentissage, la formation professionnelle ou le service civique. Si le jeune n’adhère pas, s’il refuse les démarches, la mission locale se doit de prévenir les services départementaux.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix
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