Tous en piste ! Depuis 2004, à la Roquette-sur-Siagne (Alpes-Maritimes), grâce à la société « Piste d’Azur », devenue le Centre Régional des Arts du Cirque, on apprend à devenir artiste circassien dès le plus jeune âge.
Dans PointCult, nous partons à la rencontre de jeunes artistes qui nous expliquent leur passion pour les arts du cirque.
Jules Azem pratique le tissu, à plus de 8 mètres du sol. Pour lui, inventer des figures suspendues à ce bout de tissu, c’est infini :
On n’est pas un sport, donc on n’a pas de règle. On n’a pas une manière de faire une technique ou une figure. (…) Techniquement c’est infini, on a autant de vocabulaire que d’acrobates.
Jules Azem, artiste de cirque
A 28 ans, Alexandre Charuel, commence sa formation professionnelle et artistique dans les arts du cirque. Un changement important pour cet ancien professeur en Seine-Saint-Denis qui a tout plaqué pour tenter sa chance et vivre sa passion.
Cet ancien judoka aime travailler de nouvelles acrobaties et l’espace scénique.
Là, on peut avoir un propos, on peut véhiculer un message. Quand tu as une scène tu fais un peu ce que tu veux, avec tes fêlures avec ce que tu as envie de partager. Moi, c’est ce que j’ai adoré dans le cirque.
Alexandre Charuel, élève en formation professionnelle et artistique à Piste d’Azur
A partir de 18 mois à 6 ans pour le premier cycle d’éveil. Puis, de 7 à 12 ans, c’est la découverte des agrès. L’initiation se poursuit jusqu’à 15 ans pour la pratique amateur, après l’école.
Sous ce grand chapiteau installé depuis 2005, on s’entraîne à jongler, à tenir en équilibre sur le fil de fer, à faire du monocycle, à dompter le cerceau, à monter sur un tissu de plusieurs mètres de haut ou plus simplement à faire le cochon pendu sur le trapèze.
A partir de 16 ans, on peut aussi se perfectionner dans cet art difficile et exigeant et suivre ici une formation qui prépare aux concours d’entrée dans les écoles supérieures de cirque en France ou à l’étranger.
Un concours très sélectif, sur 150 candidats qui se présentent seuls 10 % en moyenne sont reçus. Les candidats viennent du monde entier pour suivre une formation intensive de 35 heures par semaine.
A 28 ans, Alexandre commence sa formation professionnelle et artistique dans les arts du cirque. Un changement important pour cet ancien professeur en Seine-Saint-Denis qui a tout plaqué pour tenter sa chance et vivre sa passion.
Le cirque c’est aussi une histoire de famille. Patrick Fodella, le fondateur de Piste d’Azur, n’est pas un enfant de la balle, mais il l’est devenu !
Et il a entraîné avec lui ses enfants et même ses petits-enfants. Gymnaste de formation, Patrick Fodella, se souvient qu’au début, son projet ne suscitait pas vraiment l’enthousiasme.
Il se souvient :
« Si je me remémore le début on nous disait ça ne marchera jamais ça n’existe pas. Bon voilà, ça fonctionne ! Et chaque fois qu’on va dans des festivals de cirque à l’étranger, on croise d’anciens élèves qui sont passés ici, qui sont passés par ce chapiteau, qui sont dans des compagnies internationales ou françaises, qui vivent de leur métier et de leur passion. Donc c’est un plaisir, c’est une fierté. »
Patrick Fodella, fondateur de Piste d’Azur
A l’époque, il était implanté à Mougins mais n’avait pas de chapiteau. Il a déménagé à La Roquette-sur-Siagne, au moment où l’agglomération du Pays de Grasse voyait le jour.
Un alignement des astres favorable : la collectivité cherchait alors une activité culturelle en lien avec le théâtre de Grasse.
Mais il y avait une autre difficulté : trouver des enseignants dans les arts du cirque et des modules pédagogiques adaptés car rien n’existait. Quatorze ans plus tard, ce centre régional des arts du cirque fonctionne.
Une réussite et une fierté pour son fondateur. Florent, son fils, est lui aussi tombé dans « la grande marmite du cirque ».
Il est devenu président directeur de cette vaste structure. De grands bureaux font face au gigantesque chapiteau pour abriter la partie administrative.
Ancien élève du cirque, Florent Fodella n’a plus le temps de jongler ! Il est devenu président de la Fédération française des écoles de cirque (FFEC).
Il a aussi appris à jongler avec les emplois du temps des cours, des artistes en résidence, des plannings des troupes et des festivals de cirque. Un numéro aussi périlleux !
Le grand chapiteau de la Roquette est rarement désert. Il est ouvert de 9h à 21h. « Piste d’azur » prête aussi son chapiteau à de jeunes artistes qui s’exercent à la pause méridienne.
Ils peuvent s’entraîner sous cette immense tente qui dispose de tous les équipements : trapèze, tissu, tapis de gym.
Un apprentissage physique et artistique dans lequel les animaux ne sont pas présents.
Même si, précise Patrick Fodella, « leur présence dans les cirques traditionnels avaient une vocation pédagogique ».
Tigres, lions, éléphants, panthères et autres fauves seront progressivement interdits dans les cirques. Une loi a été votée le 16 novembre 2021 et validée au Sénat.
Des artistes sont aussi en résidence pour travailler sur leur création. Ce sont eux qui font évoluer les acrobaties, les numéros de clown… et créent le nouveau cirque.
C’est le cas de Danielo Amayo et Paolo, de la jeune compagnie « La Platata » basée à Marseille. Leurs expérimentations ont été partagées sur la page Facebook de Piste d’Azur.
Ils testent en ce moment leur numéro de jonglerie high-tech dans un petit théâtre. Chaque mouvement déclenche des sons grâce à des capteurs posés sur la scène.
Tout n’est pas encore réglé mais le nom est déjà connu : le spectacle s’appellera « La 4ème Hypothèse ».
Le duo originaire d’Amérique du Sud (Colombie et Argentine) envisage même d’installer des capteurs dans les balles.
De véritables enfants de la balle !
La scène du théâtre de Grasse est conventionnée pour la danse et le cirque.
La compagnie Rasposo se produira du 26 au 28 novembre prochain. Elle installera son grand chapiteau sur le pré de Cabris pour dévoiler son spectacle : « Oraison ».
21 novembre, 2021 0 Comments 1 category
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