5 conseils pour valoriser vos compétences professionnelles dans le monde de demain – Capital.fr

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Dix-huit mois ! C’est d’après l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) la durée de vie actuelle d’une compétence technique. Ce délai passe même sous la barre des trois mois dans le monde de la tech où l’obsolescence des compétences n’a plus rien d’un vilain mot. « Les hard skills restent essentielles, mais face à la digitalisation, l’intelligence artificielle et l’automatisation, elles seront moins indispensables », annonce Isabelle Rouhan, présidente de l’Observatoire des métiers du futur et du cabinet Colibri Talent. En cause : la cohabitation homme-machine, qui entre dans un nouveau cycle et qui va faire l’effet d’un tsunami sur les formes de travail. « On est à une période intermédiaire qui a commencé en 2010 et qui s’achèvera vers 2030 avec l’apparition de nouveaux métiers qui n’existent pas encore et qui nécessiteront de nouvelles compétences », renchérit Boris Sirbey, cofondateur de Collectiv Z et du Lab RH.
Que vous soyez salarié, cadre ou manager, jeune ou senior, préparez-vous à voir vos acquis bouleversés. Il va non seulement falloir continuer de vous former mais aussi renforcer un socle de méta-compétences à la fois transversales, cognitives et comportementales. Elles seront vos seules armes durables pour évoluer et progresser dans le monde de demain.
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Pour accompagner efficacement l’automatisation des tâches, pas le choix, il va falloir apprendre encore et encore, voire toujours. « Il n’y aura plus vraiment de formation dispensée une fois pour toutes tant les évolutions seront rapides. Il faut d’ores et déjà intégrer que la volonté d’apprendre sera une compétence clé à l’avenir », analyse Olivier Fronty, président du cabinet SBT Human(s) Matter.
Une étude récente menée par Ella Miron-Spektor, professeur de psychosociologie des organisations associée à l’Insead, révèle ainsi que la « courbe de créativité » des personnes orientées « apprentissage » se développait de façon constante avec les années, tandis que celle des personnes orientées « performance » avait tendance à chuter, après une phase ascensionnelle rapide.
Pour éviter de vous faire distancer, faites dès aujourd’hui le point sur vos savoir-faire et capitalisez sur votre envie d’apprendre. Maîtrisez-vous par exemple les outils numériques ? Savez-vous les utiliser dans votre métier au quotidien? Si la réponse est proche de zéro, commencez à suivre des tutoriels gratuits en ligne, inscrivez-vous à des conférences TED, formez-vous avec des cours en ligne sur OpenClassrooms ou General Assembly. Ouvrez vos chakras, élargissez vos horizons, restez curieux et inscrivez-vous par exemple à trois groupes professionnels sur LinkedIn pour rester au taquet sur les évolutions et les innovations dans votre domaine d’activité professionnelle, mais aussi celui dans lequel vous vous verriez bien dans deux ou trois ans, ou celui qui vous passionne depuis toujours. Le monde est un livre ouvert à dévorer dès aujourd’hui.
Les softs skills, ces fameuses compétences comportementales, ont déjà fait la preuve de leur efficacité. Elles seront à l’avenir encore plus sollicitées et il en faudra une sacrée dose pour tenir bon dans le monde VUCA (volatile, incertain (uncertain en anglais), complexe et ambigu) qui s’installe d’ores et déjà. « Une deuxième génération de soft skills arrive. Au delà des « savoir-être » classiques, il faudra aussi acquérir des « savoir-penser » qui permettront de basculer d’un concept à l’autre et d’aborder les problèmes de manière à la fois créative et logique », explique Manuelle Malot, directrice de l’Edhec New Gen Talent Center.
Cette agilité intellectuelle vous promet quelques nœuds au cerveau, car ces soft skills « nouvelle génération » sollicitent simultanément le pôle rationnel et le pôle intuitif de votre organe cérébral. Pour faciliter la collaboration efficace entre eux et chasser du même coup les automatismes avec lesquels nous avons l’habitude de réfléchir et d’agir, il est possible de renforcer sa « flexibilité cognitive ». En s’habituant par exemple à pratiquer un exercice classique en neurosciences, la balance décisionnelle : il s’agit tout simplement de formuler les avantages et inconvénients entre un changement de situation et le statu quo, afin de revenir aux faits objectifs qui permettent de construire une décision.
Autre très bon exercice : la rétroprojection. L’idée consiste à visualiser la fin d’un projet pour en analyser rétrospectivement, année par année, les raisons de son succès ou de son échec. « Ce genre d’exercices de projection permet d’agir sur la partie adaptative du cerveau et d’écarter les automatismes, destructeurs dans les prises de décisions », renchérit Olivier Fronty.
La persuasion, la compréhension, l’empathie, la communication …voilà bien d’autres compétences « douces » qui vous différencieront des machines et de la data ! Selon le Forum économique mondial (The Future of Jobs Report 2018), l’intelligence émotionnelle (IE) sera une, si ce n’est, « la » compétence managériale clé des prochaines années. « il va falloir mobiliser les équipes et donner du sens à leurs actions. Le leadership sera essentiel pour inspirer, mobiliser et porter le groupe », prévient Isabelle Rouhan. Toutes les aptitudes qui permettront de donner confiance à ses collaborateurs, d’offrir un cadre sécurisant à son équipe et d’encourager la cohésion vaudront de l’or.
« Cela a été démontré, un manager qui sait lever les peurs de ses collaborateurs, verbalise sa confiance en eux et accepte leurs erreurs sans remise en cause rassemble efficacement ses équipes », insiste Boris Sirbey. Cette posture de leader inclusif sera essentielle dans les prochaines années car les équipes seront de plus en plus multidisciplinaires, et souvent composées d’indépendants aux compétences et personnalités diverses.
Pour vous préparer à gérer cette somme d’égos, des séances de coaching (Audencia, Cnam…) ou des jeux de rôles dits de « nouvelle génération » pourront vous aider. Ces derniers se jouent sur plusieurs mois en équipe : ils mettent les salariés en situation d’affronter l’incertitude afin d’améliorer leur capacité à collaborer. CollectivZ propose ce type de méthodes avec son jeu ee.game, disponible depuis quelques mois.
Dans un monde dominé par une intelligence artificielle sans saveur, les petits zests de créativité seront eux aussi bienvenus. « Les personnes créatives s’adapteront plus facilement à un environnement de travail combinant machines et humains. Elles seront aussi plus aptes à imaginer de nouvelles opportunités de produits ou de services et à innover », explique Manuelle Malot. Cette qualité, on ne peut plus humaine, permet de s’éloigner des schémas de pensée dominants, ouvre à de nouvelles alternatives et invite à disrupter les modèles.
Si vous possédez déjà ce supplément d’âme, tant mieux, il vous sera très utile. Sinon, pas de panique, la technique du « story-telling » vous aidera à apporter un peu de fantaisie à vos futurs projets stratégiques… et de sens au travail de vos équipes, qui comprendront mieux le pourquoi de leur action. « Le récit, l’intrigue, les personnages… Ces ingrédients sont le meilleur moyen de donner du sens à un projet, de créer des prolongements d’idées et d’orienter le groupe vers l’action », indique Olivier Fronty. Par exemple, démarrez votre présentation d’un nouveau concept par une anecdote historique, choisissez un personnage célèbre comme fil rouge de votre récit, adoptez le style narratif d’un conte… Il ne s’agit pas tant de distraire votre auditoire que de lui donner la mise en perspective dont il a besoin pour se mettre au travail collectivement et individuellement.
Toujours dans l’esprit de la narration, mais d’un point de vue plus personnel cette fois (pensez aussi à votre employabilité!), essayez d’ores et déjà de soigner votre « personal branding 4.0 ». « Le CV de demain sera un « CV augmenté », une sorte de portfolio mettant en évidence les projets réalisés et les expériences vécues », poursuit Olivier Fronty. D’un clic, vos interlocuteurs auront accès à une vidéo, des liens vers votre profil LinkedIn ou votre book en ligne. Commencez à réfléchir à l’histoire que vous voulez leur raconter: une story avec les plus beaux logos que vous avez dessinés, un renvoi sur votre side-project (votre passion, en français), une interview… En la matière, tout est imaginable.
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Dans quelques années, ce n’est plus le diplôme qui comptera mais le potentiel de l’individu, son esprit décalé, sa singularité et son originalité. « Les mad skills, ou compétences folles, sont en train de se développer », constate Isabelle Rouhan. Elles sont même devenues la norme dans la Silicon Valley où leur cote est au zénith pour satisfaire les besoins de recrutement des start-up.
Une chance si vous avez un petit côté artiste, sportif, slasheur ou nomade car les entreprises vont a priori s’arracher ce genre de talents. Pourquoi ? Parce qu’un musicien qui joue en groupe sait mieux gérer l’intelligence collective, qu’un pro de l’escalade détecte plus naturellement les situations à risque, qu’un slasheur est habitué à gérer dix mille choses à la fois. Ces nouvelles compétences feront la différence car elles amènent un vent de fraîcheur dans vos briefs, font surgir des associations d’idées surprenantes et créent des liens prometteurs entre des data en apparence désincarnées.
« L’originalité sera un atout dans le futur du travail. Les managers ont intérêt à s’entourer dès à présent de ces profils atypiques », conseille Olivier Fronty. Reste encore à convaincre les services RH et les entreprises d’accueillir ces personnalités « out of the box ». Une frilosité qui ne devrait pas durer !
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