Reims : l'Institut de formation aux textiles du monde ouvrira ses portes au printemps 2022 – France 3 Régions

0 Comments

Un Institut de formation aux textiles du monde, accueillant des personnes de la région de Reims, sans emploi, en reconversion ou handicapées. Le projet est en réflexion depuis 2020 à Reims. « Le confinement nous a amenés à repenser les activités d’Ousmane, explique François de Beaulieu, directeur général de l’institut de formation aux textiles du monde. L’entreprise, Ousman Design, est jeune et frappée de plein fouet par la pandémie. Ce fut donc un temps d’arrêt et de réflexion ».

Pour nous, l’objectif premier est d’abord de connaître nos élèves et leurs réalités, de les tirer vers le haut. Nous savons que ce sont nos, leurs meilleures chances de réussite

Porté par le besoin de transmettre, Ousmane Oudraogo a le profil idéal pour être à la tête de cet institut. Il navigue dans le milieu de la mode depuis près de 20 ans et a fait un constat clair : les professionnels de la couture, ceux que l’on appelle les « petites mains », sont devenus rares. « L’idée est donc de mettre sur pied un institut qui offrent des formations à ces métiers de la couture, de la teinture végétale et du tissage », explique encore François de Beaulieu.
« Cet institut proposera des éléments très distinctifs et notamment la ré-humanisation de l’enseignement. Avant d’avoir en face de nous des apprenants, nous avons des êtres humains, parfois malmenés par la vie. Pour nous, l’objectif premier est d’abord de connaître nos élèves et leurs réalités, de les tirer vers le haut. Nous savons que ce sont nos, leurs meilleures chances de réussite ».
Le public accueilli : les personnes en reconversion, inscrites à Pôle Emploi et porteuses de handicap. « Nous voulons favoriser la réinsertion professionnelle et sociale », disent encore les co-fondateurs de l’Institut de formation aux textiles du Monde. Et favoriser l’emploi sur le territoire de la Marne.
 
Originaire du Burkina-Faso, mannequin dès l’âge de 17 ans, Ousmane Ouedraogo est passionné par la mode. Très vite, il met entre parenthèse les podiums et les défilés pour se consacrer à la création. Entre le Mali, le Burkina-Faso, Paris et le Canada, il présente son travail dans plusieurs capitales africaines, européennes et nord-américaines. En 2019, il s’installe en France, à Reims. Le gouvernement français lui octroie un « Passeport Talent » en 2020 et il crée son entreprise.
Au-delà de son expérience, le jeune styliste a développé l’envie d’une mode solidaire et responsable. Il travaille avec des artisans tisserands africains à qui ils confient la confection de ses tissus. Il favorise les teintures végétales. Son credo : « Pour une mode ethnique, éthique, fière et solidaire ». Les noms des artisans ayant participé à la création sont cités sur l’étiquette de chacun de ses vêtements.
Une éthique, une expérience et un réseau qu’il mettra au service de son institut et des élèves qui en franchiront la porte. Ousmane Ouedraogo n’en est pas à son premier projet novateur. En 2020, il menait un atelier à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Reims et pendant six mois en 2021, il a pris en charge cinq jeunes adultes du centre de rééducation moteur du Val de Murigny à Reims. Transmettre sa passion est un de ses objectifs prioritaires.
 
Et c’est justement cette éthique qui les rassemble. François de Beaulieu est sur ce même chemin de l’éco-responsabilité et de la solidarité. Et son expérience complète celle d’Ousmane Ouedraogo. Lui aussi est passé par le Canada et les Etats-Unis où s’est déroulé l’essentiel de son activité professionnelle. Il fut à la fois dans la direction mais aussi dans le développement d’entreprises privées et cotées en bourse.
C’est une expérience professionnelle malheureuse qui l’a ramené à Reims d’où il est originaire. Reims, où il a décidé de s’investir désormais dans des projets à fort impact social et de dimension internationale. Deux parcours bien distincts et qui pourraient se compléter à merveille au sein de l’Institut de formation des tissus du monde. Ousmane Ouedraogo a pris la présidence de la société par actions simplifiées enregistrée en septembre 2021 et François de Beaulieu la direction générale.
 
Si le projet a muri pendant un an dans la tête de ses deux co-fondateurs, il a fallu très rapidement mettre en place un plan d’affaires et rechercher des financements et des partenaires.
« Jean-Michel Jacquet, architecte rémois à l’initiative de « Droit de cité » nous soutiens depuis le début, précise François de Beaulieu. C’est aussi le cas des financeurs, la Banque des Territoires, la Caisse des Dépôts et France Active qui prête ou garantie des prêts à condition qu’il y ait une dimension économique, sociale et solidaire ».
Le projet va mobiliser à ses débuts plus de 700 000 euros de budget. Nous souhaitons également ouvrir le projet aux partenaires privés qui le souhaitent.

Ces partenaires financiers ont accroché au projet dès sa genèse, l’ont accompagné et ont permis son développement. « La concrétisation finale se déroulera en janvier avec la signature des conventions, se réjouit François de Beaulieu. Et pour la région Grand Est, c’est une première. La ville de Reims est entrée dans le programme « Territoire d’Industrie » et l’Institut de formation aux Tissus du Monde sera le premier projet a bénéficié de ce programme. Un projet qui va mobiliser à ses débuts plus de 700 000 euros de budget. Nous souhaitons également ouvrir le projet aux partenaires privés qui le souhaitent », reprennent les co-fondateurs.
 
 
La dernière ligne droite est donc amorcée pour Ousmane Ouedraogo et François de Beaulieu. L’Institut doit ouvrir ses portes fin mars, début avril 2022 et accueillir sa première session de formation. Les locaux sont également trouvés. L’Institut de formation aux Tissus du Monde prendra place au 2, rue du Commerce à Reims dans les locaux gérés par la société Kube.
Les premiers plans d’aménagement sont sortis et évolueront en fonction des besoins. « Nous nous installerons dans 586 mètres carrés et de gros travaux d’aménagement sont au programme », expliquent Ousmane Ouedraogo et François de Beaulieu. Ateliers couture, tissage, laboratoire de teinture, mais aussi show room, salles de cours, des bureaux, un réfectoire seront à la disposition des apprenants. Ousmane Ouedraogo installera aussi son atelier de confection au cœur de l’Institut.
« Chaque session durera trois mois, soit 400 heures de formation, expliquent les deux co-fondateurs. A l’issue, nous continuerons à accompagner les personnes pendant 9 mois pour aider à trouver un emploi, à intégrer une entreprise, ou encore à en créer une. Chaque promotion sera baptisée et parrainée par un créateur, un grand couturier ou une grande maison. Des contacts sont déjà pris. Nous créerons aussi une association des anciens élèves qui permettra de rester en contact et de générer l’entraide ».
Dès la deuxième année, nous augmenterons les effectifs et le nombre des formations avec 4 sessions par an et 15 participants pour chacune.
Six formateurs sont déjà sélectionnés. « Notre objectif étant de mettre en place des liens intergénérationnels, précise François de Beaulieu. Ce sont des personnes avec une belle carrière et une grande expérience. Ils vont transmettre et au-delà d’un savoir-faire théorique et pratique, ils ont la passion ». Ces enseignants encadreront les formations en tissage, teinture végétale et couture. « Au sein de la formation couture, nous distinguerons 4 formations différentes, précise Ousmane Ouedraogo. Il y aura les couturiers, les retoucheurs, ceux qui se formeront à la conception de patrons et les agents de finition. Ils vont rentrer dans l’univers du textile, les découvrir, les reconnaître et les toucher ».
L’institut ouvrira ses portes au printemps 2022. « Nous aurons deux promotions de 10 personnes pour bien roder notre mécanique, précisent-ils encore. Dès la deuxième année, nous augmenterons les effectifs et le nombre des formations avec quatre sessions par an et 15 participants pour chacune. Nous sommes conscients d’avoir une recette avec beaucoup d’éléments distinctifs et nous avons réalisé que cet institut pourrait se répéter dans d’autres régions de France, notamment où il y a un passé textile ».
Mais l’ambition est aussi d’offrir ces formations à l’étranger. « Particulièrement en Afrique avec le soutien de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Nous l’espérons d’ici trois ans ».

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts