Des incitatifs à la formation des agents administratifs et infirmières auxiliaires – Le Devoir

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Québec lance un effort de recrutement intensif d’infirmières auxiliaires et d’agents administratifs en services cliniques dans l’espoir de répéter les succès obtenus dans le recrutement de préposés aux bénéficiaires.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, et son collègue de l’Éducation, Jean-François Roberge, ont annoncé mercredi la création de bourses et l’implantation de programmes de formation accélérés dont l’objectif est d’attirer 3000 agents administratifs et 2000 infirmières auxiliaires.
« Pour faire les changements en santé — un changement de culture, tout ce qu’on a besoin de faire — un des plus gros cailloux, un des plus gros éléments importants, c’est la main-d’œuvre », a fait valoir le ministre Dubé.
« Avec de la main-d’œuvre, il va y avoir plus de monde, pour avoir un environnement de travail qui est meilleur pour tous ceux qui sont là. »
Bourses jusqu’à 20 000 $
Les bourses sont importantes : les personnes qui s’inscrivent à la formation d’agent administratif recevront une bourse de 4000 $ alors que les candidats à la formation d’infirmière auxiliaire recevront une bourse de 20 000 $. Dans le premier cas, les étudiants inscrits devront s’engager à travailler pour au moins un an. Pour les seconds, ce sera deux ans d’engagement. Le montant total des bourses représente un investissement de 14 millions de dollars pour les agents administratifs et de 48 millions pour les infirmières auxiliaires.
Le ministre Dubé a précisé que les bourses de 20 000 $ seront versées en trois fois, soit au début de la formation, à mi-chemin et à la diplomation.
Les agents administratifs en soutien aux secteurs cliniques auront comme mission d’assumer les tâches administratives des infirmières, tâches qui occupent une portion trop importante de leur temps, selon le ministre Dubé. Elles pourront ainsi être libérées pour accorder davantage de temps aux soins des patients.
La formation d’agent administratif, qui représente habituellement 400 heures, sera compressée en 240 heures, soit environ deux mois, de sorte que Québec prévoit les intégrer progressivement dans le réseau de la santé d’ici l’été prochain.
Le plan de Québec prévoit l’embauche de quelque 300 agents pour les urgences, 600 pour les CHSLD et le soutien à domicile, 800 pour les secteurs de la santé mentale et de la jeunesse et 1300 dans les autres missions hospitalières, selon les besoins.
Infirmières auxiliaires : pas de raccourci
Du côté des infirmières auxiliaires, la formation accélérée débutera en janvier prochain. L’exigence de 1800 heures de formation est inchangée, mais plutôt que d’être obtenu en 22 mois, le diplôme d’études professionnelles sera complété en 14 mois et Québec s’attend d’avoir cette cohorte en place dans le réseau en mars 2023.
« On diminue le nombre de mois, mais le nombre d’heures sera concentré, a précisé le ministre Roberge. Elles n’auront pas moins d’heures de formation dans le cas des infirmiers et infirmières auxiliaires, mais on concentre en moins de semaines, en moins de mois. »
Ces programmes de formation accélérée et les bourses qui y sont rattachées seront offerts dans toutes les régions du Québec.
Réaction syndicale négative
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) réagit plutôt mal à cette annonce.
Le syndicat, qui représente la majorité des infirmières auxiliaires, reproche au ministre Dubé d’agir « seul et en silo ».
Dans un communiqué publié à la suite de l’annonce, la FIQ estime qu’en ne consultant pas les syndicats, le ministre « se prive d’une vision essentielle de la réalité sur le terrain et de propositions pour régler de manière définitive l’exode et l’épuisement de la main-d’œuvre en santé. […] Ce faisant, il évite d’aborder l’enjeu crucial des mauvaises conditions de travail et de l’absence de valorisation et de reconnaissance de la profession d’infirmière auxiliaire dans les équipes de soins. »
La présidente par intérim de la centrale, Nathalie Lévesque, reconnaît tout de même qu’« on ne peut pas être contre la volonté du gouvernement de former 2000 infirmières auxiliaires pour venir prêter main-forte dans le réseau en déroute », mais elle ajoute que le problème demeurera entier « si on n’est pas capable de leur offrir de pouvoir exercer pleinement leur champ de pratique ».
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