Accueil >> Formation >> E-learning & MOOc >> Digitalisation des formations : les leçons de la crise sanitaire
La dernière édition du baromètre international "Transformations, compétences et learning" de Cegos le confirme : la crise a bel et bien accéléré la montée en puissance, en formation, des dispositifs mixtes et distanciels.
Les précisions de Christophe Perilhou, directeur Learning & Solutions, et de Bertrand Déroulède, consultant formateur et chef de projet.
Christophe Perilhou : Les résultats de notre baromètre livrent plusieurs éléments de réponse. En 2021, près de 6 entreprises sur 10 ont mis en place des modalités à distance en ligne – une progression de 16 points en un an –, et 48 % des dispositifs mixtes comprenant à la fois des sessions présentielles et des sessions à distance (+10 points). Ce sont en particulier les classes virtuelles qui ont été privilégiées, tout comme les modules e-learning. La sortie de crise ne devrait pas modifier cette tendance, qui s’annonce durable.
D’ailleurs, la grande majorité des salariés et responsables RH que nous avons interrogés estiment que les formations auront lieu davantage à distance qu’avant la crise sanitaire. Il y a encore deux ans, l’activité sur-mesure de Cegos était répartie ainsi : 40 % de présentiel, 50 % de blended learning, et 10 % de full distanciel. Mon pronostic est que ce dernier format va monter à 40 %, avec des modalités synchrones et asynchrones, le blended s’installer à 40 % également, et le présentiel tomber à 20 %.
Bertrand Déroulède : Le digital offre la possibilité d’introduire de nouveaux éléments, comme la réalité virtuelle ou augmentée. Il peut représenter une énorme plus-value pour apprendre autrement, et potentiellement plus rapidement. Dans des parcours de plus en plus digitalisés, le champ des possibles est large : par exemple, il est possible d’introduire des modalités asynchrones avec un questionnaire en amont et un debrief en aval. Avec les plateformes LMS et les plateformes de micro-learning, l’apprenant peut se former à la carte en étant mobile, selon ses besoins immédiats et ses disponibilités. Attention, en revanche, de ne pas en attendre plus que ce qu’il représente : un moyen, et non un objectif en soi.
Christophe Perilhou : L’avantage du distanciel doit s’exprimer en termes de performance d’apprentissage, et donc de réflexion sur l’efficacité des parcours – avec notamment des micro-objectifs pédagogiques, une diversité de formats, etc. La limite concerne l’absence de moments d’échanges, l’effet promotion et donc une certaine valeur qui se crée dans les interstices de la formation. Le risque est aussi celui d’une forme de lassitude, nécessitant de placer le curseur entre le tout digital et le tout présentiel.
Bertrand Déroulède : La réflexion initiale doit être équivalente à celle du présentiel, à savoir des formations en phase avec les enjeux de l’entreprise et les besoins réels des apprenants. Si ces pré-requis sont présents, le digital présente de nombreux atouts à partir du moment où les fondamentaux en termes de pédagogie sont respectés.
Propos recueillis par Gilles Marchand
Christophe Perilhou, directeur Learning & Solutions chez Cegos.
Bertrand Déroulède, consultant formateur et chef de projet.
Pendant la crise, de nombreuses formations ont été digitalisées. À l’avenir, comment l’offre va-t-elle répondre à la demande ? Avant la pandémie, 72 % des acteurs de la formation privilégiaient les programmes en présentiel, et seuls 7 % disposaient d’un catalogue uniquement e-learning. Près d’un sur cinq misait sur le blended learning. Les cartes sont désormais rebattues : 77 % des organismes de formation souhaitent à terme réaliser au moins 25 % de distanciel, tandis que 23 % préfèrent repasser à 100 % de présentiel.
Source : Digiforma, « Le e-learning en 2021 ».
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28 janvier, 2022 0 Comments 1 category
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