Il s’agit d’un programme international qui existe déjà depuis 20 ans et qui a fait ses preuves. En Australie, 550 000 citoyens ont déjà été formés. Leur savoir-faire est avéré. Déployé dans 25 pays, dont la France depuis 2019, ce dispositif vise à lutter contre les stigmatisations des troubles psychiques et à orienter le plus rapidement possible les personnes concernées vers le soin.
« Le contexte pandémique a accru les inquiétudes quant à la question de la souffrance mentale. On sait que les symptômes suicidaires chez les 15-17 ans ont doublé au cours de la crise sanitaire, affirme Francine Gratiollet, formatrice accréditée PSSM (Premiers Secours en Santé Mentale). Ce sont des situations qui évoluent à bas bruit, du fait du retrait social organisé collectivement avec le télétravail, et la diminution des interactions sociales. Chacun peut se retrouver dans une situation de détresse sans que l’entourage ne s’en rende compte. »
D’où la mise en place de cette formation pour tenter de déceler les symptômes et enrayer le glissement. Une initiative de Santé Mentale France, l’UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) et l’INFIPP, organisme de formation dans le secteur santé, social et éducatif.
À l’image des premiers gestes de secourisme prodigués sur une victime physique lors d’un malaise ou d’un accident, il existe un protocole permettant à tout un chacun de repérer les signes d’une personne fragile, et de faire le relais avec les services de santé. Plus le temps du diagnostic avant l’accès aux soins est long, plus difficile est la prise en charge. « Souvent, les personnes sont dans une longue errance médicale, sans recours aux services médicaux, et gardent une souffrance qui peut impacter leur vie et celle de leurs proches, poursuit Francine Gratiollet. Sans le savoir, on connaît tous autour de nous des gens qui ont besoin d’une orientation. On peut être soi-même touché, développer un trouble psychique à un moment donné, et l’on n’a aucune idée de la manière dont on va réagir. Une fragilité, si on la laisse s’installer, peut s’aggraver durablement. »
Un Européen sur six serait touché par un trouble psychique, et 4 % du PIB de l’Union européenne, soit 600 milliards d’euros/an, sont dépensées au travers des arrêts maladie ou des invalidités qui durent, impliquant un retrait social de l’individu et des conséquences sur son entourage.
La formation, sur deux jours, apprend à déceler les troubles de santé mentale émergents (dépression, anxiété, problèmes liés à la consommation de substances) ou les troubles plus sévères tels que les comportements suicidaires ou les attaques de panique. Dispensée actuellement à l’École Française de Forage 7, avenue du Vert-Galant à Lescar, elle peut aussi être déplacée ailleurs à la demande. La prochaine aura lieu les 10-11 février, suivie de deux autres les 24 et 25 mars et les 4 et 5 avril. Inscription auprès de francine.gratiollet@gmail.com ou vincent.arques1@neuf.fr. Coût : 250 euros.
30 janvier, 2022 0 Comments 1 category
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