l’essentiel À seulement 21 ans, Paul Bouisset vient de terminer la réalisation de son tout premier court-métrage « Quand vient la haine ». Ce sud Tarnais a réussi à réaliser son rêve grâce à sa détermination.
Le Tarn puis Paris. Après avoir effectué sa scolarité au collège Jeanne d’Arc à Mazamet puis à Castres au lycée Notre-Dame en BAC pro Artisanat et Métiers d’Art, Paul Bouisset s’envole pour la capitale. Il décroche une place à l’ESIS, une école de cinéma diplômante en trois ans. S’il avoue ne pas avoir su dès son enfance qu’il consacrerait sa vie au cinéma, ce sud Tarnais de 21 ans, originaire du Vintrou, village près de Mazamet, raconte y avoir été sensible très tôt. "Grâce à ma mère qui m’amenait louer des films toutes les semaines, j’ai acquis une culture cinématographique sans vraiment m’en rendre compte. En grandissant, j’ai enrichi cette culture à mesure que je devenais un passionné de cinéma, explique-t-il se rappelant quand même avoir des prédispositions artistiques. À l’âge de 6 ans au fond de la classe je dessinais des châteaux forts et des maisons en perspective. Au lycée, ma formation professionnelle m’a permis d’acquérir des compétences dans plusieurs domaines : le graphisme, la photo, le montage vidéo, la technique… J’ai toujours aimé le cinéma mais avant de rentrer dans mon école à Paris je n’étais pas sûr de vouloir faire ça de ma vie. De projet en projet je me suis aperçu que cette voie était faite pour moi."
Durant cette formation, il s’essaye aux postes de technicien de tournage, chef opérateur et même réalisateur de spots publicitaires. Mais ce n’est qu’au terme de ses trois années d’études, diplôme en poche en août dernier, que Paul Bouisset réalise son rêve : son premier court-métrage.
"J’avais envie de réaliser un projet important dans le but de me faire connaître dans ce milieu et de lancer mon activité. C’est pour cela que, pendant 6 mois j’ai écrit et préparé mon premier court-métrage en indépendant, du scénario jusqu’au montage final", raconte le sud Tarnais. "Quand vient la haine" se range du côté des thrillers à suspense et aborde l’intrigue autour de la disparition d’un petit garçon. Avant même de commencer le tournage, Paul savait qu’il voulait un rendu très qualitatif, donc professionnel. "On a fait passer beaucoup de castings pour les acteurs car je voulais vraiment des personnes expérimentées", précise-t-il. Résultat, Mickaël Sabah, qui a côtoyé Daniel Auteuil dans le film "36 quai des Orfèvres", Robin Mannella et Roger Contebardo sont les acteurs principaux de son court-métrage. Pour Paul, l’idée était aussi de montrer sa détermination en ayant plusieurs casquettes : celle de réalisateur, scénariste et même monteur. Avec ce court-métrage, le jeune réalisateur voulait frapper fort. "Je voulais montrer de quoi j’étais capable", explique-t-il.
En faisant le choix d’un scénario simple à comprendre, Paul a préféré mettre en avant une image très travaillée. "Parfois des jeunes réalisateurs font l’erreur de partir sur un scénario trop ambitieux avec le risque de perdre leurs spectateurs. De mon côté, j’ai misé sur un travail poussé de l’image en me laissant plus de temps d’expérience pour complexifier les scénarios à l’avenir", précise-t-il.
Pour ce scénario, Paul dit s’être inspiré des plus grands : "Avec les thrillers de David Fincher tels que Gone Girl et Seven ou encore Parasite de Bong Joon-Ho, j’ai fait un mix de tout ce qui me plaisait."
Après les quatre jours de tournage dans une maison louée en banlieue parisienne, la postproduction aura duré plus d’un mois, pour arriver à un total de six mois de travail. Mais avant de pouvoir être visionné sur des plateformes de vidéo telles que YouTube, "Quand vient la haine" est inscrit à plus de trente festivals nationaux et internationaux. Début janvier, le court-métrage a d’ailleurs terminé finaliste au "Oniros Film Awards" de New-York dans la catégorie "Best Thriller".
Maintenant ce projet achevé, Paul espère aller encore plus loin et recherche actuellement du travail en boîte de production. Mais il continue de rêver : "Et pourquoi pas un long-métrage dans dix ans" confie-t-il.
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