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Anne-Gaëlle Moulun
4 mars 2022
Orléans, France — Après l’annonce par la mairie d’Orléans de l’ouverture d’une antenne de la faculté de médecine de Zagreb, à la rentrée 2022, le gouvernement a, pour sa part, promis la mise en place d’un site de formation médicale dans la ville et l’universitarisation du CHR d’Orléans. Des promesses accueillies avec prudence par la mairie d’Orléans et par le doyen de la faculté de médecine de Tours, contactés par Medscape.
Deuxième site de formation médicale en région Centre-Val-de-Loire
Le Premier ministre Jean Castex a reçu mardi 22 février une délégation d’élus du Centre-Val-de-Loire. Il a notamment promis qu’Orléans deviendrait un pôle d’études de médecine en complément de Tours et que le centre hospitalier orléanais deviendrait un CHU. Dans un communiqué, le Premier ministre a annoncé « saisir l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale de l’enseignement supérieur (IGESR) pour définir les voies de la reconnaissance d’un deuxième site de formation médicale en région Centre-Val-de-Loire. Les conclusions sont attendues pour fin mars ».
« Sans attendre la mise en place d’une capacité de formation sur l’ensemble des cycles d’études médicales, et dans le but de mieux répartir la formation des étudiants sur le territoire régional, la première année de médecine (parcours d’accès spécifique santé, PASS) de l’université de Tours pourra être suivie sur le site d’Orléans par visio-conférence dès la prochaine rentrée universitaire. Par ailleurs, le nombre d’étudiants admis en 2e année de médecine sera porté dès 2022 à 350, et le nombre d’internes à 300 en 2022 et 350 dès 2023 », précise Jean Castex.
Prudence des élus locaux
Pour Florent Montillot, adjoint à la santé à la mairie d’Orléans, « c’est une décision très courageuse du Premier ministre, qui ne pouvait pas laisser un territoire en souffrance dans une situation pareille ».
Prudence des élus locaux
Pour Florent Montillot, adjoint à la santé à la mairie d’Orléans, « c’est une décision très courageuse du Premier ministre, qui ne pouvait pas laisser un territoire en souffrance dans une situation pareille ».
Néanmoins, « l’euphorie de l’annonce a cédé la place à la prudence », nuance-t-il. « J’ai été refroidi par les réactions du doyen de Tours, du Conseil régional et du président du Conseil d’administration de l’université d’Orléans », raconte-t-il. En effet, il déplore le « manque de volonté du côté de la faculté de médecine de Tours de créer un site universitaire à Orléans. De plus, mon amendement demandant que les 50 médecins supplémentaires formés en région Centre-Val-de-Loire soient formés à Orléans et pas à Tours a été rejeté par le Conseil régional. Quant au Conseil d’administration de l’université d’Orléans, il m’a répondu par la négative quand j’ai demandé que l’université se mette en ordre de marche pour accueillir la première année de PASS et les 50 étudiants en 2e année », pointe Florent Montillot.
« Nous verrons bien ce qui va ressortir de la commission IGESR/IGAS, pour savoir dans quel contexte juridique la faculté va ouvrir : sous l’égide de la faculté de Tours ou en faculté autonome. Nous, tout ce que nous voulons c’est avoir des formations de médecine à Orléans, le modus operandi nous indiffère », souligne l’adjoint au maire.
Pour lui, « l’annonce de l’accord de la mairie d’Orléans avec la fac de Zagreb a été un élément accélérateur ». Et malgré cette annonce gouvernementale, il ne compte pas renoncer à cet accord. « Nous allons maintenir notre cap avec Zagreb pour septembre 2022 car nous ne voulons pas perdre de temps. Chaque année passée est une année perdue pour nos concitoyens », insiste-t-il.
Engagement nécessaire sur les moyens
De son côté, le Pr Patrice Diot, doyen de la faculté de médecine de Tours, se félicite de la mission IGESR/IGAS, qu’il avait lui-même réclamée. « Ce sujet est devenu tellement polémique que nous avons demandé un diagnostic sur l’organisation de la formation médicale et sur les préconisations », indique-t-il. Rappelant qu’il chiffre à une centaine le déficit en postes d’enseignants à la faculté de médecine de Tours, il attend de cette mission « une évaluation objective de la situation ». Cependant, lui aussi se montre « très prudent », car « il faudra des engagements sur les moyens », martèle-t-il. « Le Premier ministre a décidé de l’ouverture d’une faculté d’odontologie à Tours, nous avons déposé un dossier avec les besoins nécessaires et nous avons déjà des difficultés pour avoir la garantie de ces postes à l’université de Tours », pointe-t-il. Par ailleurs, il relève que « la difficulté dans notre région, c’est que le nombre de terrains de stage n’est pas extensible. Ils ne seront pas plus nombreux avec deux CHU qu’avec un seul », estime-t-il.
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Une antenne de la faculté de médecine privée de Zagreb va ouvrir à Orléans
Crédit image de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Un nouveau site de formation médicale public va ouvrir à Orléans – Medscape – 4 mars 2022.
Anne-Gaëlle Moulun n’a pas de lien d’intérêt en rapport avec le sujet
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