Futurs accords nationaux : la CGT Métallurgie de la Nièvre craint de voir les salaires revus à la baisse – Le Journal du Centre

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Publié le 23/11/2021 à 12h02
Simon Dubos
Des accords nationaux entre l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et les syndicats doivent être signés début 2022. Ils visent à réformer l’industrie métallurgique française. Dans un second temps, d’autres accords régionaux doivent être signés entre la région, les syndicats et toujours l’UIMM. Ils relèvent de la formation professionnelle. La CGT se refuse de les signer vis-à-vis de l’accord national.
« Il y a 1,6 million de personnes travaillant dans la métallurgie en France. Dans la Nièvre, c’est 3.600 », lance Cédric Gaillard, animateur au collectif Métallurgie de la Nièvre et membre de l’UD-CGT.
Les syndicats et l’UIMM sont en négociations depuis près de quatre ans pour réformer le monde de l’industrie métallurgique. « Il y a des échanges réguliers avec l’instance, mais nous avons l’impression de ne pas être écoutés », ajoute François Longueville membre du collectif.
C’est l’employeur qui va fixer les rémunérations par poste. Autant vous dire que ce sera que dalle
Ce que la CGT n’accepte pas dans la proposition de convention, c’est la perte de reconnaissance des compétences des ouvriers. « Si les accords sont signés, les salariés pourraient voir leur salaire revu à la baisse en fonction des postes qu’ils occupent », s’insurge Jacques Oustric, délégué syndical à Ugitech à Imphy.
Comprenez que ce ne sont plus les diplômes et les qualifications qui définiront les salaires, mais les machines occupées par les ouvriers. « Dans le même mois, si pour une raison, un salarié doit changer de poste pour remplacer un collègue, il pourrait être moins payé, juste parce que la machine demande moins de qualifications. De plus, c’est l’employeur qui va fixer les rémunérations par poste. Autant vous dire que ce sera que dalle », poursuit Cédric Gaillard.
Les salariés d’Ugitech en grève à Imphy, pour protester contre leurs conditions de travail
La CGT s’inquiète pour le devenir de la filière métallurgique avec de tels accords. « On bosse déjà dans des conditions pas faciles pour rester poli. Comment voulez-vous que des jeunes viennent, si nos contraintes ne sont pas compensées », ajoute l’animateur.
Le syndicat craint également de voir les plans de carrière dénoncés. « C’est quoi ça encore ? On va commencer à bosser à 1.500 euros et finir la carrière de la même façon ? Non merci », colère Jacques Oustric.
Ces accords prévoient également de doubler le nombre d’heures supplémentaires sur une année. « On passerait de 220 à 450 h ça représente trois mois de boulot sur une année. Il existe des intérimaires, on ne comprend pas. On empêche la création d’emplois tout en attaquant le salaire. C’est une perte considérable de droits », relance Cédric Gaillard.
On ne va pas former des jeunes pour les faire bosser sur des machines qui ne leur rapporteront rien
Les trois compères métallos, refusent également de signer des accords ADEC (accord-cadre régional sur les actions de développement de l’emploi et des compétences) sur la formation entre la région et les entreprises de la filière microtechnique. « Cet accord ne peut être signé en raison de la convention nationale. Dans des conditions pareilles, c’est invraisemblable. On ne va pas former des jeunes pour les faire bosser sur des machines qui ne leur rapporteront rien », ajoute François Longueville.
Une délégation syndicale Nivernaise sera présente à Paris pour manifester contre les accords nationaux jeudi 25 novembre. 
Simon Dubos
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