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Chaque année, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris recrute 1200 jeunes de 18 à 27 ans, qui restent en moyenne six ans dans l’institution. La concurrence fait rage entre les autres services de l’État qui recherchent une main-d’œuvre motivée.
Les tensions actuelles sur le marché du travail n’épargnent pas la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Confrontée, pour des raisons budgétaires, à une baisse de ses effectifs à partir de 2014, cette unité militaire du génie a dû recruter massivement après les attentats de 2015, ainsi qu’en raison d’une augmentation croissante de ses interventions (plus de 500.000 par an). Pour maintenir son contingent de 8500 personnes, dont seulement 20% sont des militaires de carrière, la BSPP intègre chaque année 1200 jeunes de 18 à 27 ans, sous contrat, soit à un rythme de 90 à 120 recrues par mois. Le niveau de classe de 3è est le minimum requis chez ces engagés, dont 60% sont titulaires du baccalauréat.
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«Chez nous, il n’y a pas de concours, nous cherchons la femme et l’homme qui a envie de nous rejoindre de manière spontanée et volontaire», indique le général de division Jean-Marie Gontier, commandant la BSPP. Les futures recrues (dont seulement 3% à 4% de femmes) passent toutefois des tests d’aptitude et des entretiens psychologiques pour s’assurer de leur fort degré d’empathie, de leur stabilité. S’ils se révèlent positifs, ils poursuivent par une immersion d’une semaine au sein de l’école de formation des pompiers de Paris, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), afin de prendre la mesure des dimensions techniques et humaines attendues, et d’avoir un aperçu de l’ambiance et du rythme de travail.
En moyenne 4% à 5% renoncent après cette phase. Les autres obtiennent un agrément technique et sont engagés à 1800 euros net par mois, pour un contrat de cinq ans, qu’ils démarrent par quatre mois de formation. Si le général Gontier assure ne pas avoir «de difficulté à recruter, car il y a quand même un élan et nous avons encore une jeunesse généreuse», il reconnaît que la concurrence est rude avec les autres services de l’État, dont les autres armées, la gendarmerie, les douanes, la police et les pompiers civils. «Ces jeunes viennent chercher du sens, et veulent être utiles à la population, précise-t-il. Mais ils nous demandent aussi un cadre, un accompagnement».
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Au terme de leurs cinq ans de service, les jeunes pompiers peuvent rempiler pour la même durée, ou à la carte. Mais, en moyenne, beaucoup ne poursuivent pas au-delà de six ans. Plusieurs raisons à cela. D’abord le fait que trois quarts des 1200 recrues annuelles viennent de province, et peu s’installent en Ile-de-France, où les loyers sont onéreux. Logés en caserne pendant leurs 120 gardes annuelles de 24 heures, auxquelles s’ajoutent 20 jours travaillés de 8h à 17h30, ils repartent dans leur région une fois leur mission remplie, et enchaînent donc les allers-retours. Un rythme dont ils se lassent et qui finit par coûter cher.
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Pour les fidéliser, la BSPP dispose notamment d’un parc d’environ 1500 appartements, dont elle prend en charge les loyers, ce qui favorise les installations en famille. «Si nous les encourageons à passer les examens requis, seuls 20% peuvent rentrer dans la chaîne de commandement. Pour les autres, nous n’offrons pas de contrat à durée indéterminée (CDI). De fait, beaucoup font une première expérience de vie chez nous. Ils prennent une épaisseur humaine, puis vont ensuite valoriser leur expérience ailleurs», explique le général Gontier. Pour enrayer ces départs, la BSPP et la direction des ressources humaines de l’armée de terre planchent actuellement sur un nouveau contrat de 8 ou 9 ans qui pourrait être assorti de formations spécialisées.
Toutefois, la haute fréquence des interventions (entre 10 et 14 sorties quotidiennes pour un pompier sur un véhicule sanitaire, et entre 7 et 9 sur un engin pompe) use aussi les personnels, qui estiment à un moment donné qu’ils ont fait leur part, et veulent passer à autre chose. Lorsqu’ils n’ont pas de projet précis, l’institution veille à les accompagner et leur propose une formation professionnelle d’adaptation (60% passent dans ce dispositif). «En tant que gestionnaire de cette maison, j’aimerais qu’il y en ait moins qui partent au bout de leur premier contrat. Mais en tant que responsable militaire je me dis que des valeurs et un savoir être ont été inculquées à ces jeunes, et que ce sont des gens bien», pointe le général Gontier.
Zorolartiste
le 27/11/2021 à 11:32
M.Macron protége comme ses prédecesseurs ceux qui caillassent les pompiers, les policiers.
Cette protection est indirecte, jamais arrêtés, jamais condamnés…. Ceci explique pour partie cette évolution.
Ajoutez des salaires trop bas conséquence de choix idéologiques toujours bien pensants.
Ceux ci sont aussi pris par Macron et ses prédecesseurs.
3801369 (profil non modéré)
le 27/11/2021 à 09:57
Macron aura réussi à « dégouter » les citoyens de tout !!! Que ce soit pour les métiers, pour le vote, pour la vie d’aujourd’hui en quelque sorte !!!
Les rencontres à distance sont plus efficaces mais aussi plus fatigantes si elles sont trop longues.
Les sapeurs-pompiers de Paris connaissent, eux aussi, une crise des recrutements…
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4 commentaires
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Le Figaro
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27 novembre, 2021 0 Comments 1 category
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