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Publié le : 27/02/2022 – 00:43
À Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria déchiré depuis plus d’une décennie par l’insurrection de Boko Haram, l’Unicef propose des formations professionnelles pour les personnes affectées par le conflit, notamment les jeunes femmes – qu’elles aient été déplacées de leur village d’origine ou qu’elles soient membres de la communauté hôte. Ces nouvelles compétences leur offrent une plus grande indépendance, et la possibilité de poursuivre leurs études ou de financer la scolarité de leurs proches.
De notre envoyée spéciale à Maiduguri,
L’ambiance est affairée dans ce centre pour l’éducation de masse de Maiduguri. Les stagiaires sont réunis par groupe de quinze pour assister aux cours pratiques qui leur permettront d’acquérir en trois mois les compétences nécessaires pour se lancer dans leur nouveau métier.
« Il y a six ateliers de formation ici, qui accueillent des femmes et des hommes », explique Zeynab Moussa, qui travaille pour l’agence étatique partenaire de l’Unicef. « Les matériaux de base que nous utilisons ici sont bon marché et faciles à trouver pour débuter la future activité. Nous leur donnons une indemnité de seize euros pour trois mois de formation. »
Cette expérience apporte des bénéfices concrets aux jeunes participants. Après avoir appris la couture, Fatima Ali a été embauchée par l’Unicef pour participer à la confection de 27 000 uniformes qui seront distribués aux écoliers de l’État de Borno.
« Je suis très contente de cette formation », dit-elle. « Ça m’a beaucoup aidée, maintenant je peux payer les frais de scolarité de mes petits frères, qui sont à l’école primaire. Je gagne entre 35 et 55 euros tous les trois mois. J’utilise cet argent pour acheter des vêtements, de la nourriture, ça me suffit pour vivre au quotidien. »
Fatima et sa famille vivaient dans le camp de déplacés de Teacher’s Village, mais celui-ci a été fermé à la mi-janvier par le gouvernement de l’État de Borno, qui veut renvoyer ces populations dans leurs villages d’origines.
Mais pas question pour la jeune fille de quitter sa nouvelle activité : « Je ne veux pas du tout retourner dans mon village. Il y a encore beaucoup de problèmes là-bas, et je ne veux pas quitter ce travail et me retrouver au chômage. J’ai appris beaucoup de choses ici, à couper le tissu, à coudre, manipuler la machine à coudre. Je suis satisfaite. »
Apprendre un nouveau métier permet aussi aux jeunes filles de gagner confiance en elles. Asenath est d’autant plus fière qu’elle a choisi de participer à la formation pour devenir peintre en bâtiment, qui attire habituellement surtout les garçons.
À terme, 25 000 jeunes devraient être formés au sein de ce programme de l’Unicef.
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28 février, 2022 0 Comments 1 category
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